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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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7 juin 2007

Perfidie.

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L'hypocrisie serait-elle le salut de l'homme en ce bas-monde de tartuffes ? Ce grand fourbe de Talleyrand qui décéda à l'âge fort respectable de 84 ans après avoir léché puis lâché tous les souverains qui purent servir son ambition, nous confirme s'il le fallait encore, que l'intégrité intellectuelle n'est pas le meilleur moyen de mourir paisiblement dans son lit. Ce principe plein de bon sens, Mercedes-Benz l'a érigé en éthique en concevant l'une des sportives les plus sournoisement faux-culs de son époque et par-là, peut-être, la plus décente.

Dévoilée en septembre 1983 au salon de Francfort, la 190E 2.3-16 avait beau coûter la somme de deux 190D fadasses, elle ne vola la vedette à aucun bolide de James Bond pas plus qu'elle ne fit l'étalage de ces bandes rouge qui font aller plus vite. Son quatre cylindres ne sacrifia même pas au concours de la plus grosse gamelle couramment pratiquée au pays de la Grosse Bertha. De l'extérieur, seul un kit de carrosserie même pas futile la distingue du taxi-blues ordinaire alors que ses jantes au design compassé furent bientôt émulées par n'importe quelle Benz de romanichel.

Si pour vivre heureux, il faut vivre cachés, on aurait pu s'attendre un for intérieur plus valorisant. Las ! Du faux-bois de vieil appareil électroménager et une désespérante sellerie à carreaux grisâtres tentent sans succès d'arracher le conducteur à la sinistrose germanique ordinaire. Et si quelques manomètres parcimonieusement distillés éveillent l'attention de l'écraseur de champignon pathologique, l'on n'a pas cru nécessaire de lui épargner ce sempiternel cerceau directionnel de volant qui est au sport automobile ce que la pantoufle est au 400 mètres-haie.

Comme si cette cure d'austérité n'avait pas suffi à banaliser l'engin, le tartuffe soucieux d'incognito pouvait occulter par surcroît  le sigle distinctif "2.3-16" afin de ne pas "indisposer ses partenaires sociaux" selon l'expression en vigueur chez les faux-culs éduqués.

Pour un peu, notre pharisienne faillit manquer sa vocation de mièvre familiale chérie des papas-gâteau et mamans-douceur. Quatre vraies places, vaste malle, possibilité de monter une attelle, pares-soleil occultable, les alibis abondent en ce sens, mais de l’alibi à la libido, la frontière est plus perméable que bien des vertus affichées.   

Liaisons au sol « over-engineered » pour comportement routier du genre premier de la classe, plus de 80 ch au litre pour moins de 8 secondes de 0 à 100 km/h, la première Benz à quatre soupapes par cylindre ne se contenta pas de bousculer des décennies de braves mulets mécaniques. Elle inaugura aussi et surtout cette mode très lucratives consistant à dissimuler la plus grosse cylindrée possible dans la plus banale des berlines imaginables. En quatre générations de tartufferies ambulantes, du quatre pattes de la 2.3-16 au V8 de l’actuelle C63 AMG, la dotation cylindrique et cavalière des bombes funèbres de la Classe C a doublé. Le demi-millier de pur-san(g)s-plomb est en vue mais la vitesse toujours hypocritement limitée à 250 km/h, ce qui constitue bien là une sorte d'apothéose de la perfidie. Reconnaissons toutefois à cette sournoise l’immense mérite de ne pas faire semblant d'être une sportive.

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Commentaires
O
J'ai eu un problème de connexion. Vous voulez bien supprimer 5 exemplaires en trop, Laurent?<br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> <br /> <br /> Olivier
O
Ah, la W 201 pour les intimes ou la Mercedes 190 pour les autres!<br /> <br /> <br /> <br /> Après une décennie de véhicules porte-étoile bien construits, mais au look rassis certes et au volant desquels on trouve bien souvent un conducteur sexagénaire bedonnant, voilà que la dynamique "Baby-Benz" bouscule les idées reçues du genre. <br /> <br /> <br /> <br /> Avec une nouvelle clientèle sensible à l'image de ce nouveau porte drapeau, la 190 a su réconcilier avec Mercedes les couples de jeunes cadres méritants sans enfant capables d'allonger 140 000 francs de l'époque (hors option) sur le comptoir d'une concession.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est au moins le point commun hommes-véhicules ressenti toutes générations confondues.<br /> <br /> <br /> <br /> Le "premier prix" de ce haut-de-gamme proposé en 1982 était la 190 à 2,0 l à carburateur Pierburg, une boîte manuelle à 4 rapports et même une direction mécanique faisant semblant d'être assistée tant elle était démultipliée.<br /> <br /> <br /> <br /> Mûe par 90 chevaux seulement, l'ambiance de la finition est aussi austère qu'un temple protestant, et un intérieur tissu solide aux tons gris aux antipodes de celui d'une grosse américaine GM issu du premier bordel de Las Vegas. <br /> <br /> <br /> <br /> Fort heureusement, les modèles importés en France étaient souvent commercialisés en injection d'essence mécanique K-Jetronic favorable à un bon niveau de puissance de 122 ch pour un 2,0 l de l'époque et un couple médian placé à 3 500 tr/mn.<br /> <br /> <br /> <br /> 9 CV et boîte 4 de série. Une boîte 5 est disponible moyennant finances et l'acquéreur se consolera alors avec une vignette de 8 CV à l'heure des feuilles mortes. <br /> <br /> <br /> <br /> A bord, la finition Confort dispensait 4 vitres à l'avant et à l'arrière, un toit ouvrant, un rétroviseur droit, le tout électrique. <br /> <br /> La fermeture centralisée déverrouillait tous les ouvrants à la clé, trappe d'essence incluse.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le combiné d'instruments, la grosse horloge centrale cédait sa place à un compte-tours fort pratique. Ere du cher pétrole oblige, un vacuomètre est sensé avertir le conducteur de sa tendance immédiate à la consommation si l'aiguille séjourne trop vers le rouge.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur ma version de 84, nulle présence d'insert en bois de ronce de noyer pour égayer la planche de bord et la colonne centrale tout de simili noir tendues. Ce n'est pas gai, mais on s'y fait.<br /> <br /> <br /> <br /> A court de fonds, mon primo-acquéreur a du se contenter de la boîte manuelle à 4 rapports dont le passage même dé-com-po-sé à chaud, "accroche" désagréablement.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est, semble t-il, un défaut connu jusqu'aux avant dernières Classes C, comme si Mercedes voulait à tout prix fourguer ses (excellentes) boîtes automatiques...<br /> <br /> <br /> <br /> L'immense couronne du volant rappelle à toute fin utile que Mercedes fabrique et commercialise aussi des camions, sur lesquels une panne de direction assistée est palliée par la grande démultiplication de la direction d'un grand volant. <br /> <br /> <br /> <br /> Nous, on veut bien...<br /> <br /> <br /> <br /> L'ergonomie excellente accueille agréablement ses passagers. C'est surtout sur longue distance que les bénéfices d'une bonne position de conduite alliée à des lois d'amortissement judicieuses, ni molles, ni fermes s'apprécient.<br /> <br /> <br /> <br /> L'acoustique étudiée et réalisée a très bien isolé les bruits parasites des occupants concourant également au confort global de cette berline. <br /> <br /> <br /> <br /> Autant dire que le 2,0 l à injection (M 102?) est agréable à mener en père de famille. Non qu'il geigne ou rechigne en conduite extrême, ce n'est juste pas son truc.<br /> <br /> <br /> <br /> En tel cas forcené, le chassis assume avec de parfaites liaisons au sol routières par la grâce d'un essieu indépendant arrière multi-bras fort moderne par rapport à l'antique essieu rigide de charrette tunisienne d'une Volvo 240.<br /> <br /> <br /> <br /> Avec l'usage et le temps qui passe, je tiens à souligner l'excellence du circuit électrique où tout fonctionnait.<br /> <br /> <br /> <br /> Côté capot moteur ouvert, la maintenance est rendue simple par une disposition claire des éléments du moteur et très économique si l'on veut bien être adepte du "do-it-yourself".<br /> <br /> <br /> <br /> La fourniture de pièces détachées de qualité en réseau et sur le E-commerce permettent de rouler loin et longtemps sans hypothéquer les dents en or de mémé.<br /> <br /> <br /> <br /> La robustesse fait partie de la dotation avec un traitement anti-corrosion de la carrosserie de très haut niveau que l'ancêtre 200-300 (W 123) a peu connu sous les latitudes salines, l'ayant lentement renvoyée "ad patres" comme une vulgaire Alfa Sud garantie cloquée dès sa sortie d'usine. <br /> <br /> <br /> <br /> Je parlais des couples sans enfant à juste titre comme des clients idéals de la 190 car le coffre sans être profond n'est pas volumineux.<br /> <br /> <br /> <br /> Du reste, cette famille n'est disponible qu'en berline, ce qui est particulièrement audacieux au niveau commercial.<br /> <br /> <br /> <br /> Une fois les enfants nés et grands, les parents opteront pour la plus accueillante 200-300 (W 124) en break T moyennant quelques options indispensables. <br /> <br /> <br /> <br /> Comme d'hab, dirons-nous chez Mercedes...<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, déchue de son image de faire-valoir social, en états de présentation extérieure et mécaniques douteux, cette Baby-Benz a un vernis écorné par la faute de mains plus soucieuses d'économie que d'entretien patrimonial pérenne. <br /> <br /> <br /> <br /> On en voit partout, beaucoup en Diesel, c'est un mal pour un bien. <br /> <br /> <br /> <br /> Le passionné soucieux de son véhicule se démarque vite dans le flot d'un parc fatigué et il est le seul à le savoir <br /> <br /> <br /> <br /> Le chemin sera long pour une "jeune collection" talentueuse, élégante, performante et trivialement économique.<br /> <br /> <br /> <br /> Sa place sera assurée comme un grand cru de petite Mercedes.
O
Ah, la W 201 pour les intimes ou la Mercedes 190 pour les autres!<br /> <br /> <br /> <br /> Après une décennie de véhicules porte-étoile bien construits, mais au look rassis certes et au volant desquels on trouve bien souvent un conducteur sexagénaire bedonnant, voilà que la dynamique "Baby-Benz" bouscule les idées reçues du genre. <br /> <br /> <br /> <br /> Avec une nouvelle clientèle sensible à l'image de ce nouveau porte drapeau, la 190 a su réconcilier avec Mercedes les couples de jeunes cadres méritants sans enfant capables d'allonger 140 000 francs de l'époque (hors option) sur le comptoir d'une concession.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est au moins le point commun hommes-véhicules ressenti toutes générations confondues.<br /> <br /> <br /> <br /> Le "premier prix" de ce haut-de-gamme proposé en 1982 était la 190 à 2,0 l à carburateur Pierburg, une boîte manuelle à 4 rapports et même une direction mécanique faisant semblant d'être assistée tant elle était démultipliée.<br /> <br /> <br /> <br /> Mûe par 90 chevaux seulement, l'ambiance de la finition est aussi austère qu'un temple protestant, et un intérieur tissu solide aux tons gris aux antipodes de celui d'une grosse américaine GM issu du premier bordel de Las Vegas. <br /> <br /> <br /> <br /> Fort heureusement, les modèles importés en France étaient souvent commercialisés en injection d'essence mécanique K-Jetronic favorable à un bon niveau de puissance de 122 ch pour un 2,0 l de l'époque et un couple médian placé à 3 500 tr/mn.<br /> <br /> <br /> <br /> 9 CV et boîte 4 de série. Une boîte 5 est disponible moyennant finances et l'acquéreur se consolera alors avec une vignette de 8 CV à l'heure des feuilles mortes. <br /> <br /> <br /> <br /> A bord, la finition Confort dispensait 4 vitres à l'avant et à l'arrière, un toit ouvrant, un rétroviseur droit, le tout électrique. <br /> <br /> La fermeture centralisée déverrouillait tous les ouvrants à la clé, trappe d'essence incluse.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le combiné d'instruments, la grosse horloge centrale cédait sa place à un compte-tours fort pratique. Ere du cher pétrole oblige, un vacuomètre est sensé avertir le conducteur de sa tendance immédiate à la consommation si l'aiguille séjourne trop vers le rouge.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur ma version de 84, nulle présence d'insert en bois de ronce de noyer pour égayer la planche de bord et la colonne centrale tout de simili noir tendues. Ce n'est pas gai, mais on s'y fait.<br /> <br /> <br /> <br /> A court de fonds, mon primo-acquéreur a du se contenter de la boîte manuelle à 4 rapports dont le passage même dé-com-po-sé à chaud, "accroche" désagréablement.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est, semble t-il, un défaut connu jusqu'aux avant dernières Classes C, comme si Mercedes voulait à tout prix fourguer ses (excellentes) boîtes automatiques...<br /> <br /> <br /> <br /> L'immense couronne du volant rappelle à toute fin utile que Mercedes fabrique et commercialise aussi des camions, sur lesquels une panne de direction assistée est palliée par la grande démultiplication de la direction d'un grand volant. <br /> <br /> <br /> <br /> Nous, on veut bien...<br /> <br /> <br /> <br /> L'ergonomie excellente accueille agréablement ses passagers. C'est surtout sur longue distance que les bénéfices d'une bonne position de conduite alliée à des lois d'amortissement judicieuses, ni molles, ni fermes s'apprécient.<br /> <br /> <br /> <br /> L'acoustique étudiée et réalisée a très bien isolé les bruits parasites des occupants concourant également au confort global de cette berline. <br /> <br /> <br /> <br /> Autant dire que le 2,0 l à injection (M 102?) est agréable à mener en père de famille. Non qu'il geigne ou rechigne en conduite extrême, ce n'est juste pas son truc.<br /> <br /> <br /> <br /> En tel cas forcené, le chassis assume avec de parfaites liaisons au sol routières par la grâce d'un essieu indépendant arrière multi-bras fort moderne par rapport à l'antique essieu rigide de charrette tunisienne d'une Volvo 240.<br /> <br /> <br /> <br /> Avec l'usage et le temps qui passe, je tiens à souligner l'excellence du circuit électrique où tout fonctionnait.<br /> <br /> <br /> <br /> Côté capot moteur ouvert, la maintenance est rendue simple par une disposition claire des éléments du moteur et très économique si l'on veut bien être adepte du "do-it-yourself".<br /> <br /> <br /> <br /> La fourniture de pièces détachées de qualité en réseau et sur le E-commerce permettent de rouler loin et longtemps sans hypothéquer les dents en or de mémé.<br /> <br /> <br /> <br /> La robustesse fait partie de la dotation avec un traitement anti-corrosion de la carrosserie de très haut niveau que l'ancêtre 200-300 (W 123) a peu connu sous les latitudes salines, l'ayant lentement renvoyée "ad patres" comme une vulgaire Alfa Sud garantie cloquée dès sa sortie d'usine. <br /> <br /> <br /> <br /> Je parlais des couples sans enfant à juste titre comme des clients idéals de la 190 car le coffre sans être profond n'est pas volumineux.<br /> <br /> <br /> <br /> Du reste, cette famille n'est disponible qu'en berline, ce qui est particulièrement audacieux au niveau commercial.<br /> <br /> <br /> <br /> Une fois les enfants nés et grands, les parents opteront pour la plus accueillante 200-300 (W 124) en break T moyennant quelques options indispensables. <br /> <br /> <br /> <br /> Comme d'hab, dirons-nous chez Mercedes...<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, déchue de son image de faire-valoir social, en états de présentation extérieure et mécaniques douteux, cette Baby-Benz a un vernis écorné par la faute de mains plus soucieuses d'économie que d'entretien patrimonial pérenne. <br /> <br /> <br /> <br /> On en voit partout, beaucoup en Diesel, c'est un mal pour un bien. <br /> <br /> <br /> <br /> Le passionné soucieux de son véhicule se démarque vite dans le flot d'un parc fatigué et il est le seul à le savoir <br /> <br /> <br /> <br /> Le chemin sera long pour une "jeune collection" talentueuse, élégante, performante et trivialement économique.<br /> <br /> <br /> <br /> Sa place sera assurée comme un grand cru de petite Mercedes.
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Ah, la W 201 pour les intimes ou la Mercedes 190 pour les autres!<br /> <br /> <br /> <br /> Après une décennie de véhicules porte-étoile bien construits, mais au look rassis certes et au volant desquels on trouve bien souvent un conducteur sexagénaire bedonnant, voilà que la dynamique "Baby-Benz" bouscule les idées reçues du genre. <br /> <br /> <br /> <br /> Avec une nouvelle clientèle sensible à l'image de ce nouveau porte drapeau, la 190 a su réconcilier avec Mercedes les couples de jeunes cadres méritants sans enfant capables d'allonger 140 000 francs de l'époque (hors option) sur le comptoir d'une concession.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est au moins le point commun hommes-véhicules ressenti toutes générations confondues.<br /> <br /> <br /> <br /> Le "premier prix" de ce haut-de-gamme proposé en 1982 était la 190 à 2,0 l à carburateur Pierburg, une boîte manuelle à 4 rapports et même une direction mécanique faisant semblant d'être assistée tant elle était démultipliée.<br /> <br /> <br /> <br /> Mûe par 90 chevaux seulement, l'ambiance de la finition est aussi austère qu'un temple protestant, et un intérieur tissu solide aux tons gris aux antipodes de celui d'une grosse américaine GM issu du premier bordel de Las Vegas. <br /> <br /> <br /> <br /> Fort heureusement, les modèles importés en France étaient souvent commercialisés en injection d'essence mécanique K-Jetronic favorable à un bon niveau de puissance de 122 ch pour un 2,0 l de l'époque et un couple médian placé à 3 500 tr/mn.<br /> <br /> <br /> <br /> 9 CV et boîte 4 de série. Une boîte 5 est disponible moyennant finances et l'acquéreur se consolera alors avec une vignette de 8 CV à l'heure des feuilles mortes. <br /> <br /> <br /> <br /> A bord, la finition Confort dispensait 4 vitres à l'avant et à l'arrière, un toit ouvrant, un rétroviseur droit, le tout électrique. <br /> <br /> La fermeture centralisée déverrouillait tous les ouvrants à la clé, trappe d'essence incluse.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le combiné d'instruments, la grosse horloge centrale cédait sa place à un compte-tours fort pratique. Ere du cher pétrole oblige, un vacuomètre est sensé avertir le conducteur de sa tendance immédiate à la consommation si l'aiguille séjourne trop vers le rouge.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur ma version de 84, nulle présence d'insert en bois de ronce de noyer pour égayer la planche de bord et la colonne centrale tout de simili noir tendues. Ce n'est pas gai, mais on s'y fait.<br /> <br /> <br /> <br /> A court de fonds, mon primo-acquéreur a du se contenter de la boîte manuelle à 4 rapports dont le passage même dé-com-po-sé à chaud, "accroche" désagréablement.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est, semble t-il, un défaut connu jusqu'aux avant dernières Classes C, comme si Mercedes voulait à tout prix fourguer ses (excellentes) boîtes automatiques...<br /> <br /> <br /> <br /> L'immense couronne du volant rappelle à toute fin utile que Mercedes fabrique et commercialise aussi des camions, sur lesquels une panne de direction assistée est palliée par la grande démultiplication de la direction d'un grand volant. <br /> <br /> <br /> <br /> Nous, on veut bien...<br /> <br /> <br /> <br /> L'ergonomie excellente accueille agréablement ses passagers. C'est surtout sur longue distance que les bénéfices d'une bonne position de conduite alliée à des lois d'amortissement judicieuses, ni molles, ni fermes s'apprécient.<br /> <br /> <br /> <br /> L'acoustique étudiée et réalisée a très bien isolé les bruits parasites des occupants concourant également au confort global de cette berline. <br /> <br /> <br /> <br /> Autant dire que le 2,0 l à injection (M 102?) est agréable à mener en père de famille. Non qu'il geigne ou rechigne en conduite extrême, ce n'est juste pas son truc.<br /> <br /> <br /> <br /> En tel cas forcené, le chassis assume avec de parfaites liaisons au sol routières par la grâce d'un essieu indépendant arrière multi-bras fort moderne par rapport à l'antique essieu rigide de charrette tunisienne d'une Volvo 240.<br /> <br /> <br /> <br /> Avec l'usage et le temps qui passe, je tiens à souligner l'excellence du circuit électrique où tout fonctionnait.<br /> <br /> <br /> <br /> Côté capot moteur ouvert, la maintenance est rendue simple par une disposition claire des éléments du moteur et très économique si l'on veut bien être adepte du "do-it-yourself".<br /> <br /> <br /> <br /> La fourniture de pièces détachées de qualité en réseau et sur le E-commerce permettent de rouler loin et longtemps sans hypothéquer les dents en or de mémé.<br /> <br /> <br /> <br /> La robustesse fait partie de la dotation avec un traitement anti-corrosion de la carrosserie de très haut niveau que l'ancêtre 200-300 (W 123) a peu connu sous les latitudes salines, l'ayant lentement renvoyée "ad patres" comme une vulgaire Alfa Sud garantie cloquée dès sa sortie d'usine. <br /> <br /> <br /> <br /> Je parlais des couples sans enfant à juste titre comme des clients idéals de la 190 car le coffre sans être profond n'est pas volumineux.<br /> <br /> <br /> <br /> Du reste, cette famille n'est disponible qu'en berline, ce qui est particulièrement audacieux au niveau commercial.<br /> <br /> <br /> <br /> Une fois les enfants nés et grands, les parents opteront pour la plus accueillante 200-300 (W 124) en break T moyennant quelques options indispensables. <br /> <br /> <br /> <br /> Comme d'hab, dirons-nous chez Mercedes...<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, déchue de son image de faire-valoir social, en états de présentation extérieure et mécaniques douteux, cette Baby-Benz a un vernis écorné par la faute de mains plus soucieuses d'économie que d'entretien patrimonial pérenne. <br /> <br /> <br /> <br /> On en voit partout, beaucoup en Diesel, c'est un mal pour un bien. <br /> <br /> <br /> <br /> Le passionné soucieux de son véhicule se démarque vite dans le flot d'un parc fatigué et il est le seul à le savoir <br /> <br /> <br /> <br /> Le chemin sera long pour une "jeune collection" talentueuse, élégante, performante et trivialement économique.<br /> <br /> <br /> <br /> Sa place sera assurée comme un grand cru de petite Mercedes.
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Ah, la W 201 pour les intimes ou la Mercedes 190 pour les autres!<br /> <br /> <br /> <br /> Après une décennie de véhicules porte-étoile bien construits, mais au look rassis certes et au volant desquels on trouve bien souvent un conducteur sexagénaire bedonnant, voilà que la dynamique "Baby-Benz" bouscule les idées reçues du genre. <br /> <br /> <br /> <br /> Avec une nouvelle clientèle sensible à l'image de ce nouveau porte drapeau, la 190 a su réconcilier avec Mercedes les couples de jeunes cadres méritants sans enfant capables d'allonger 140 000 francs de l'époque (hors option) sur le comptoir d'une concession.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est au moins le point commun hommes-véhicules ressenti toutes générations confondues.<br /> <br /> <br /> <br /> Le "premier prix" de ce haut-de-gamme proposé en 1982 était la 190 à 2,0 l à carburateur Pierburg, une boîte manuelle à 4 rapports et même une direction mécanique faisant semblant d'être assistée tant elle était démultipliée.<br /> <br /> <br /> <br /> Mûe par 90 chevaux seulement, l'ambiance de la finition est aussi austère qu'un temple protestant, et un intérieur tissu solide aux tons gris aux antipodes de celui d'une grosse américaine GM issu du premier bordel de Las Vegas. <br /> <br /> <br /> <br /> Fort heureusement, les modèles importés en France étaient souvent commercialisés en injection d'essence mécanique K-Jetronic favorable à un bon niveau de puissance de 122 ch pour un 2,0 l de l'époque et un couple médian placé à 3 500 tr/mn.<br /> <br /> <br /> <br /> 9 CV et boîte 4 de série. Une boîte 5 est disponible moyennant finances et l'acquéreur se consolera alors avec une vignette de 8 CV à l'heure des feuilles mortes. <br /> <br /> <br /> <br /> A bord, la finition Confort dispensait 4 vitres à l'avant et à l'arrière, un toit ouvrant, un rétroviseur droit, le tout électrique. <br /> <br /> La fermeture centralisée déverrouillait tous les ouvrants à la clé, trappe d'essence incluse.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le combiné d'instruments, la grosse horloge centrale cédait sa place à un compte-tours fort pratique. Ere du cher pétrole oblige, un vacuomètre est sensé avertir le conducteur de sa tendance immédiate à la consommation si l'aiguille séjourne trop vers le rouge.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur ma version de 84, nulle présence d'insert en bois de ronce de noyer pour égayer la planche de bord et la colonne centrale tout de simili noir tendues. Ce n'est pas gai, mais on s'y fait.<br /> <br /> <br /> <br /> A court de fonds, mon primo-acquéreur a du se contenter de la boîte manuelle à 4 rapports dont le passage même dé-com-po-sé à chaud, "accroche" désagréablement.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est, semble t-il, un défaut connu jusqu'aux avant dernières Classes C, comme si Mercedes voulait à tout prix fourguer ses (excellentes) boîtes automatiques...<br /> <br /> <br /> <br /> L'immense couronne du volant rappelle à toute fin utile que Mercedes fabrique et commercialise aussi des camions, sur lesquels une panne de direction assistée est palliée par la grande démultiplication de la direction d'un grand volant. <br /> <br /> <br /> <br /> Nous, on veut bien...<br /> <br /> <br /> <br /> L'ergonomie excellente accueille agréablement ses passagers. C'est surtout sur longue distance que les bénéfices d'une bonne position de conduite alliée à des lois d'amortissement judicieuses, ni molles, ni fermes s'apprécient.<br /> <br /> <br /> <br /> L'acoustique étudiée et réalisée a très bien isolé les bruits parasites des occupants concourant également au confort global de cette berline. <br /> <br /> <br /> <br /> Autant dire que le 2,0 l à injection (M 102?) est agréable à mener en père de famille. Non qu'il geigne ou rechigne en conduite extrême, ce n'est juste pas son truc.<br /> <br /> <br /> <br /> En tel cas forcené, le chassis assume avec de parfaites liaisons au sol routières par la grâce d'un essieu indépendant arrière multi-bras fort moderne par rapport à l'antique essieu rigide de charrette tunisienne d'une Volvo 240.<br /> <br /> <br /> <br /> Avec l'usage et le temps qui passe, je tiens à souligner l'excellence du circuit électrique où tout fonctionnait.<br /> <br /> <br /> <br /> Côté capot moteur ouvert, la maintenance est rendue simple par une disposition claire des éléments du moteur et très économique si l'on veut bien être adepte du "do-it-yourself".<br /> <br /> <br /> <br /> La fourniture de pièces détachées de qualité en réseau et sur le E-commerce permettent de rouler loin et longtemps sans hypothéquer les dents en or de mémé.<br /> <br /> <br /> <br /> La robustesse fait partie de la dotation avec un traitement anti-corrosion de la carrosserie de très haut niveau que l'ancêtre 200-300 (W 123) a peu connu sous les latitudes salines, l'ayant lentement renvoyée "ad patres" comme une vulgaire Alfa Sud garantie cloquée dès sa sortie d'usine. <br /> <br /> <br /> <br /> Je parlais des couples sans enfant à juste titre comme des clients idéals de la 190 car le coffre sans être profond n'est pas volumineux.<br /> <br /> <br /> <br /> Du reste, cette famille n'est disponible qu'en berline, ce qui est particulièrement audacieux au niveau commercial.<br /> <br /> <br /> <br /> Une fois les enfants nés et grands, les parents opteront pour la plus accueillante 200-300 (W 124) en break T moyennant quelques options indispensables. <br /> <br /> <br /> <br /> Comme d'hab, dirons-nous chez Mercedes...<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, déchue de son image de faire-valoir social, en états de présentation extérieure et mécaniques douteux, cette Baby-Benz a un vernis écorné par la faute de mains plus soucieuses d'économie que d'entretien patrimonial pérenne. <br /> <br /> <br /> <br /> On en voit partout, beaucoup en Diesel, c'est un mal pour un bien. <br /> <br /> <br /> <br /> Le passionné soucieux de son véhicule se démarque vite dans le flot d'un parc fatigué et il est le seul à le savoir <br /> <br /> <br /> <br /> Le chemin sera long pour une "jeune collection" talentueuse, élégante, performante et trivialement économique.<br /> <br /> <br /> <br /> Sa place sera assurée comme un grand cru de petite Mercedes.
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