Non aux enfants tyrans !
Alors que la peur de l'ogre ne sévit plus que dans les contes et que les martinets appartiennent à la légende, l'enfant-roi n'en finit plus de tyranniser les derniers tenants de l'autorité parentale.
Combien de géniteurs désemparés ont dû céder aux exigences consuméristes de leurs chères petites têtes blondes sous peine d'essuyer de redoutables crises de larmes ? Au nom des droits sacrés du chérubin ingénu, parce qu'enfance rime fatalement avec innocence, le petit Kevin se doit d'être traité comme un prince, dispensé de tout effort physique, connecté à MSN du matin jusqu'au soir, joignable 24h/24 par téléphone portable et convoyé devant l'école dans un carosse à rendre ses copains verts de jalousie.
Imaginez-vous un seul instant venir chercher votre pauvre chou dans une guimbarde hoquettante sous les quolibets de ses camarades ? Et les droits de l'enfant à voyager dans un SUV dernier cri, y avez-vous pensés, persécuteurs de gosses ?
Que nenni ! Forçats de la puériculture, esclaves de vos progénitures, vous que rien n'obligeait à vous reproduire, il est encore tant de vous libérer de vos chaînes !
Au lieu de vous saigner aux quatre veines pour la dernière star des ramassages scolaires, ramenez-vous plutôt devant l'école à bord d'un Ssang Yong Rodius et vous boirez du petit lait. Songez un instant à l'humiliation de votre sale mioche à la vue de cette bétaillère grotesque ! Imaginez l'abaissement de l'ingrate marmaille lorsqu'il lui faudra prendre place dans l'une des plus atroces mochetés ambulantes jamais imaginée par l'homme ! Savourez dans le rétroviseur les larmes du votre petit tyran déchu dans son carosse ridicule ! Et enfoncez le clou en calant exprès devant l'assistance de ses copains hilares !
Voyez, rien n'est perdu ! Il ne tient qu'à vous de rabaisser l'enfant roi au rang de larve humaine qu'il n'aurait jamais dû quitter.