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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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25 novembre 2008

Désamour.

050

"Par amour de l’automobile", le dernier slogan de Volkswagen n'aura à mes yeux jamais dépassé les plus basses altitudes de la démagogie tant il en est de l’amour dans l’industrie automobile comme de l’amitié dans les OPA.

Des clous ! Par appât du gain sinon par crainte de perdre ses billes, Volkswagen fabrique des automobiles fruits d’une équation savante de coûts maîtrisés, le tout dégageant une marge bénéficiaire dont l’entreprise et ses actionnaires tirent leur excès de cholestérol une fois les bouches en trop sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. Voilà qui nous emmène assez loin, convenons-en, des plus ardentes passions amoureuses.

D’autant que les tubercules produits par Volkswagen ont atteint un nouveau summum en matière de tue-l’amour. Je me tins récemment cette réflexion dans la galerie d’un temple de la consommation où votre serviteur se consume la cervelle lorsque les plus triviaux instincts de survie poussent l’homme moderne vers les parkings à caddies. Davantage portés sur l’automobile que sur les torchons à carreau par le déterminisme d’obscurs instincts, me voilà bientôt au prise avec un jeune représentant Volkswagen venu courtiser la classe moyenne avec voitures en stock, table en kit et sourire en bandoulière. Malgré un pouvoir de persuasion à vous faire passer Cuba pour le paradis de la presse d’opinion, le frétillant freluquet ne parvint pas à m'arracher les manifestations sous-jacentes du Désir alors que la patate tuméfiée dans laquelle il tenta de m'engloutir me semblait aussi émoustillante qu’un séjour dans les geôles de l’ex-KGB. Mes réticences eurent finalement raison de ses stratagèmes. En une ultime tentative de séduction, il me remit toutefois l'un de ces luxueux catalogues promettant son lot de bonheur artificiel en quadrichromie.

Horreur. Au fil des pages puant le produit chimique à faire risquer l’overdose à un accroc du genre, mon intérêt se dilua dans la froideur clinique de photos funestement inexpressives à force de lumière aseptisée et de retouche informatique. Dans le vide intersidéral d’un texte consternant de platitudes, des mots tels que « passion » ou « désir » n’en paraissaient que plus creux. Réprimant un mouvement de panique incontrôlé, je fusai au dehors dans l’espoir d’apercevoir un coin de ciel bleu non encore factice.

Parvenu en mon logis, je découpai consciencieusement les Golf de ma brochure pour mieux en décorer mon papier toilette. J'encourage vivement toute âme sensée à reproduire ce geste de salubrité publique. 

Par amour de l’automobile. 

 

 

 

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Commentaires
M
Il n'y a pas de doute, le style d'écriture est bon et acéré, c'est indéniable.<br /> Mais, pour critiquer autant et aussi délibérément nombre d'autos, j'espère sincèrement que vous roulez au moins dans ce qui reflète à vos yeux une marque auto sans défauts, une Porsche 911.
P
Allez, du carré. J'aimais bien la R9, même si les accostages étaient ce caleçon à l'époque. Mais je préférais la R11 pour le tableau de bord, dessiné à partir d'un cylindre. Les idées les plus simples sont les meilleures. On l'a vu ensuite quand nous est tombé dessus la Mégane, avec ses protubérances made in Tchernobyl.<br /> <br /> (PT : oui ; FordGT : oui ; New Beet : non ; 500 : oui ; BMW mini : non)
O
Je partage hélas votre point de vue à tous! Sob! <br /> <br /> Ce qu'on nous vend et qu'on voit dans les rues est sensé nous animer de "passion", voire "d'amour"? <br /> <br /> -Ah bon!<br /> <br /> "Si vous le dites, c'est que c'est vrai!"<br /> <br /> Du foutage de gueules en boîtes! <br /> <br /> L'excellent Le Quément et son inoubliable Vel Satis, la sublime C5 de chez Citroën...<br /> <br /> Petit jus de crâne de quel branleur issu de quelle obscure école de design?<br /> <br /> Non mais sans blague! <br /> <br /> Les exemples ne manquent évidemment pas et ne soyons pas dupes du passé où les brouillons sur roues existaient aussi naguère!<br /> <br /> Vous vous rappelez des Austin Maxi ou Allegro? <br /> <br /> Et la Citroën Axel? <br /> <br /> La Renault 9 que l'on doit à Gaston Juchet, alors patron du style pour la marque au Losange? <br /> <br /> ...complétez la liste!<br /> <br /> Les goûts et les couleurs sont difficilement discutables, certes, mais quel était donc le niveau d'incompétence et/ou de détestation qui présidaient alors à la conception des voitures sus-nommées?<br /> <br /> C'est difficile de faire beau avec une carrosserie courte, mais pas impossible si l'on en juge les cinq millions d'exemplaires de 205 vendus entre 83 et 98!<br /> <br /> Ce qui fait de la peine, c'est le retour "néo rétro" dans lequel patauge avec plus ou moins de bonheur les stylistes en chef des grands groupes automobiles!<br /> <br /> Chrysler PT Cruiser et 300, Ford GT, VW New beetle, Mustang, Fiat 500, la BMW Mini Cooper,... elle est pas belle, la vie?<br /> <br /> A l'image de ces artistes de variété fatigués qui usent et abusent des reprises, car il faut bien vivre, y les impôts à payer, un train de vie à assurer!<br /> <br /> Le show-biz, ça esquinte!<br /> <br /> Bien pratique quand ils sont en panne de talent!<br /> <br /> Vive le copié-collé! Collé-serré, y qu'à danser!
C
Si vous dites du mal de cette WW c'est que vous n'avez pas vu la dernière auto-mitrailleuse Mégane signée Le Quément. Surtout le coupé, effectivement coupé de toute velléité d'offrir quelque vision latérale ou arrière aux passagers. Dans cette Golf, au moins...
P
Volkswagen vivait curieusement sur la monoculture "Coccinelle" depuis plus de trente ans, quand, concomitamment à un choc pétrolier sans précédent, elle sortit en 1974 un petit véhicule beau (merci Giugiaro) et intelligent que tout le monde s'arracha bientôt et qui fit basculer l'industrie automobile tout entière vers de profitables économies d'échelle : une même carrosserie pour 50 ou 110 chevaux, pour 2 ou 4 portes, basique ou pas.<br /> <br /> Cette sympathique auto fut un tel succès que le marketing et la direction n'osèrent plus jamais remettre en cause la recette qui s'affadit évidemment de plus en plus au fil des renouvellements jusqu'à proposer une insipide version, 6e du nom, aussi excitante qu'un potage aux vermicelles.<br /> <br /> Et dire que le pire reste à venir.
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