Miss Iceberg.
L'Audi A5 cabriolet me rappelle avec insistance ces top-models exhibant leur froideur clinique sur papier glacé. Vous savez, ces beautés neurasthénique au teint blafard et à la tronche d'enterrement, photographiées sur fond grisâtre. La pose aussi spontanée qu'une posture de politichiant, le cheveu irrémédiablement parallèle et le moindre capiton supprimé par la grâce de Photoshop, leur perfection fait froid dans le dos. Et plus elles font la gueule, plus la basse-coutûre qu'elles promeuvent est hors de prix. Là réside paraît-il l'essence du luxe.
A ce jeu-là, l'Audi A5 cabriolet appartient au très grand luxe. Nier sa beauté serait dépasser les bornes de la mauvaise foi, mais cette beauté-là, figée dans le marbre de la plus académique statuaire, frise l'ennui le plus absolu. Las, je n'aurais même pas l'espoir d'évoquer ici le feulement du 3.2 V6 à même de sauver ce billet d'humeur massade. Par les temps qui courent, non contente de sortir couverte, miss Iceberg ne sort plus guère qu'en TDI.