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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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20 février 2009

Quand l'histoire s'acharne.

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Selon la récente étude d’une compagnie d’assurance britannique, la bagnole confère toujours un fort pouvoir d’attraction sexuelle à son propriétaire. Alors que les inamovibles Ferrari et Lambo continuent d’exalter le degré d’hydrométrie féminine, les tue-l’amour les plus souvent cités portent les logos rédhibitoires de Chevrolet, Skoda et Seat. Un camouflet pour la filiale espagnole du groupe Volkswagen ! C’était bien la peine de débaucher un designer aussi talentueux que Walter da Sylva et de s’échiner à insuffler de l’auto emocion à une marque au mieux méconnue ! Car aussi girondes soient-elle, les nouvelles Ibiza et Leon souffrent encore de l’handicap rédhibitoire d’être nées Seat, un privilège que lui envient assez peu d’Alfa-Romeo, fussent-elles indignes de leur trèfle à quatre feuilles.  

Alors que tant de béotiens qualifient encore la plus très nouvelle Mini d’ « Austin » vingt ans après la suppression de cette marque rassise, le marketing va encore trop vite pour les mentalités. Il se peut même d’ailleurs qu’il faille quatre ou cinq générations de Seat Ibiza revues par Volkswagen pour faire oublier les ravages d’une seule Marbella.

Ah ! La Marbella ! Même à la casse ou abandonnée au fond des bois, elle continue de mettre à mal l’image de Seat. Incendie, broyage, immersion, fusion, les remèdes les plus radicaux n’ont rien donné contre elle. Comme la rumeur, la Marbella se répand tel un microbe dans les mauvaises blagues et les on-dit. Quand bien même les cadres de Seat battraient la campagne pour l’exterminer définitivement du Paysage Automobile Français, le spectre de sa silhouette cubique continuerait à épouvanter les clients potentiels.

Le fléau est à la hauteur du traumatisme ressentis à l’époque par les sujets exposés au virus. Souvenez-vous des premières intrusions de Marbella, dans la deuxième moitié des années 80. Il ne s’agissait alors que d’une sous-espèce de Panda dégénérée, pourvue de l’ancien moteur à arbre à came latéral et d’un essieu arrière rudimentaire que la Fiat refilait habituellement à ses filiales de l’Est. Bien que présentant le même aspect de sac à main géant que la Panda – surtout avec les barre sur le toit ! - la Marbella n’en attirait pas pour autant la même sympathie chez les ménagères et les étudiants fauchés. Il est vrai que les autocollants « Le Jouet » apposés ostensiblement sur la carrosserie par Seat France, n’aidaient pas à différencier cette voiture dite « de tourisme » d’un véhicule sans permis.

En matière d’adhésifs, les sorciers du marketing rivalisaient pourtant de savoir-faire, et il fallait bien des messages aussi percutants que « Seat : technologie sans frontière », apposés en lettres pour bigleux sur la lunette arrière, pour occulter des attributs aussi avant-gardistes que les ressorts arrière à lame. Ainsi dotée, la Marbella avait évidemment tout d’une puce, mais au sens péjoratif du terme, c’est-à-dire du parasite sautillant, ce que les illettrés de la technique n’étaient pas sensée soupçonner en voyant dépasser les barres semi-elliptiques du bas de caisse. Pour rassurer les plus sceptiques, le vendeur pouvait là-aussi s’en remettre à la décalcomanie. La mention « groupe Volkswagen » collée sur toutes les Seat sitôt l’entreprise en mains allemandes, avait cependant de quoi faire sourire. En effet, comparer le frêle profil d’une Marbella très haute sur patte avec la carrure trapue d’une Golf bien portante revenait à mettre côte à côte une tirelire et un coffre-fort.

Dernier boulet hérité de l’Antiquité Fiat, la Marbella aura écumé la gamme Seat jusqu’en 1998. Depuis, les capitaux allemands ont ouvert à Seat des débouchés un peu plus excitants que le marché des premiers prix, et les nouveaux responsables de la marque ibérique, sans doute grisée par des injections d’euros euphorisantes, ont même projeté de faire la nique à un Alfa-Romeo revenu de l’enfer. Si la dernière Leon possède assurément le physique de l’emploi, la plus belle fille du monde ne peut offrir ce qu’elle ne possède pas, en l’occurrence, le prestige d’une histoire brillante derrière elle. De ce côté-là, un grand nom comme Alfa disposera toujours d’un siècle d’avance sur la moindre sous-filiale créée artificiellement à coup de campagne de com.

 

Ça, c’est du marketing, coco !

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Commentaires
P
La Panda était sympa. Pas la Marbella. Va comprendre.<br /> <br /> Les Seat de l'époque ronde sont belles, notamment la Leon deux volumes.<br /> <br /> Les Seat actuelles, dessinées par un sous-Bangle, sont moches. La pire étant celle qui se trimballe en sac à dos. Pire qu'une Vel Satis, faut l'faire.
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