Grosse fatigue.

27 avril 2009

Posté par Laurent B à 11:54 - Commentaires […] - Permalien [#]

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Improbable hybride.

Muscle français.

Commentaires

Olive 244 T

28/04/2009 22:24

La ligne dessinée par le Maestro Bertone manque singulièrement de caractère pouvant rappeler une Maserati Bi-turbo ou une Renault 9 (TL!) selon ce que l'on a bu avant, et selon le degré de jovialité éthylique de chacun, ayant désinhibé tout sens de la réalité. L'alcool, ça resserre les mirettes et n'importe quel cube féminin de 1 mètre 60 de haut par 1 mètre 60 de large pourrait passer pour un canon du genre avec 90-60-90 en mensurations à baver! Mais foin de ces comparaisons liminaires aussi rapides qu'ineptes! Dieu sait si j'adore les Volvo, mais les coupés conçus par la firme suédoise, fabriqués seul ou en collaboration d'un carrossier, me laissent perplexes, au premier abord. La limousine Volvo 760 82-84 est autrement plus goûtue avec ses lignes tout en angles dont l'audace est à saluer, à l'aube des années 80! En effet, alors que les nez des autos de cette époque se biseautent pour accompagner un meilleur coefficient de pénétration dans l'air (Cx), Jan Wilsgaard, le styliste chef maison choisit alors une allure tendue aux angles vifs marqués dans l'esprit de flatter la clientèle américaine "upper class" raffolant des européennes chics et chères, à la manière des Cad' Seville! Clientèle solvable et payant rubis sur l'ongle! Le coupé Volvo 780 Bertone n'attire assurément pas l'oeil du quidam au contraire de sa grande soeur limousine au caractère bien trempé, ou encore au luxe discret et élégant du break 760. C'est d'autant plus surprenant qu'un coupé est par essence "haute couture" par rapport aux 760 berlines-breaks "prêt-à-porter". Côté ligne, donc le propriétaire qui aura fait un chèque coquet en 1987 de 330 000 FF ( 50 000 € env.), fera donc son deuil du standing apparent immédiat de sa Volvo. L'essentiel est invisible pour les yeux, dirait le Petit Prince de St-Ex. Une fois la lourde portière ouverte, voilà que s'offre au regard et aux sens de l'esthète, des sièges tendus d'un cuir de la plus belle qualité, de même que des essences de ronces de noyer, patiemment poncées, puis vernies pendant de nombreuses heures pour votre seul plaisir égoïste. Des parfums lourds de cuir nourris enivrent le conducteur et ses passagers, alors que les mains se promènent goulûment sur ces peaux souples cousues extraordinaires, par des artisans rompus à cet exercice talentueux. Contact! Le V6 PRV entonne une mélodie ample, chaleureuse et dépourvue de vibrations au ralenti par la grâce technique d'un meilleur équilibrage de l'équipage mobile du vilebrequin. Sélecteur sur D, mon amie du jour me semble à la traîne par rapport à ma "plébéïenne" Volvo 760 V6 GLE ne pesant que 1330 kg seulement! Ce coupé, confié par les bons soins d'un ami, me laissent l'impression d'avoir une pression de pneus insuffisante tant l'auto me semble lourde! Côté pneus, heureusement, tout va bien, mais le luxe en pléthore a une masse de 1500 kg; ceci expliquant cela! Le B 280 F dépollué de 143 ch DIN évolue avec une mélodie féline qui ne demande qu'à feuler, mais la masse de l'ensemble marque le pas du caractère d'un Coupé Volvo qui se plaît à être goûté en rondeur, en souplesse, ce qui ne veut pas dire mollesse! La boîte automatique Aïsin-Warner 71 est égale à elle-même; bien étagée, douce, avec des passages de 3 rapports + overdrive commandé électriquement. En pratique, on aura soin d'appuyer l'interrupteur situé sur le côté gauche du levier de vitesses, pour bloquer le passage de l'OD pour tenir le 50 en ville ou en cas de forte cote, faute de quoi toute la gamme de rapports passe bêtement et la vitesse augmente de façon inappropriée. Une fois la clé des champs prise, l'OD débloqué, va offrir une "quatrième" permettant de baisser le régime-moteur, donc la consommation d'essence, et à peine le bruit qui n'en est pas un, tant ce V6 PRV est un modèle de silence, déjà, dès l'origine en 2,7 l, en 1975! Le luxe, c'est aussi d'arriver frais et dispos au bout d'un périple de mille kilomètres, et ce V6 autorise sans souci cette performance. De petites douceurs comme la clim' automatique qui distille un air frais en tenant compte de la température intérieure pré-sélectionnée, le régulateur d'allure, un toit ouvrant électrique avec panneau opaque amovible pour éviter un soleil trop radieux sur notre crâne, un essieu multi-bras "Multilink" plus prévenant pour nos fesses que l'essieu rigide Larsson "à voie constante" conservé par les breaks 760 "utilitaires", etc... entre autres, rendent la vie bien agréable à bord de ce lourd coupé prestigieux. Je me vois fendant l'air, avec ma compagne à son bord, en quête d'une auberge gastronomique où la chère est délicieuse et la literie fort confortable pour des plaisirs... défendus. Le V6 me semble de loin l'oeuvre vive la plus opportune, à choisir en B 280 E de 170 ch DIN. Le couple maxi est placé plus haut à 4500 tr/mn que son ancêtre B 28 E ( 3000 tr/mn ), à seule fin de privilégier de meilleures reprises à grande vitesse. Le 6-en-ligne Turbo-Diesel d'origine VW, porté ici, à 129 ch et sa fiscalité de 08 CV, est incongru dans un tel univers de luxe. D'ailleurs vendu au même prix que le V6 de 15 CV; mais à 334 000 FF ttc, le problème de la vignette et de la carte grise se posent-ils vraiment à ce niveau de prix? Pour les amateurs de sensations, Volvo a bien concocté un coupé 780 avec un 4-en-ligne Turbo à 16 soupapes (B 204 GT) de 190 ch à boîte mécanique 4 + overdrive, pour une plus grande sportivité. Déluré, efficace, pêchu, poilu,... parfait dans une 960 T 16, mais cet excellent moteur me dérange en pareil équipage Bertone. En résumé, une Volvo ne s'offre pas au premier venu, elle se mérite! Et tant pis pour ceux qui ne s'arrêtent qu'aux apparences!