L'anti-Mercedes.
Pour sa technologie atypique, son profil de Zeppelin, ses yeux de chats et son tableau de bord futuriste, ce vaisseau spacieux mérite mieux que son image entre deux eaux. Alors que les bonnes DS deviennent de moins en moins accessibles (et coûtent plus chers que certaines SM), les CX commencent à sortir des bas fonds du marché des occasions perdues. Les hollandais ne s'y sont pas trompés, d'ailleurs. Et les français ?
Le futur ne prend pas les chemins les plus courts. Parfois même, il en emprunte plusieurs à la fois. Alors que Bertone/Gandini et ItalDesign Giugiaro rivalisent dans l’extravagance cunéiforme, Pininfarina explore une autre voie, plus souple d’aspect. La Berlina Aerodinamica que le célèbre carrossier présente au salon de Turin, en 1967, est à ce titre aussi fondatrice que l’Alfa Carabo de Bertone le fut pour les cales roulantes. Basée sur une BMC 1800, sorte de Mini exagérément agrandie, la Berlina Aerodinamica s’en démarque radicalement par une silhouette deux volumes à la proue en flèche, sans calandre, et à la poupe fuyante tronquée.
L’immense arche de toit domine une large surface vitrée et un habitacle très lumineux. Ici, point trop d’arêtes vives ni de pans coupés, mais des arcs subtilement tendus que l’on va revoir en 1968 sur la Ferrari Modulo de Paolo Martin. Ce profil de capsule spatiale, pour la première fois appliqué à une berline familiale doit pourtant tout au père des Dino 206, Ferrari Daytona, BB et autres 308, le discret Leonardo Fioravanti. Contrairement à Bertone, il n’est pas dans les habitudes de la maison Pininfarina de mettre en avant ses stylistes.
Pour Turin 1968, Fioravanti transpose le même dessin à la petite 1100 que BMC avait déjà fait habiller par Pininfarina, au début de la décennie. BMC refuse cependant cette proposition trop avant-gardiste. La collaboration avec Pininfarina, qui tourne au vinaigre depuis quelques temps, ne survit guère à la fusion de BMC avec Leyland. Au lieu des berlines aérodynamiques 1800 et 1100, M. et Mme Smith auront l’Austin Maxi (1969) et l’Austin Allegro (1973) : un crabe et une baignoire renversée…
Le concept de Fioravanti connaît pourtant un retentissement certain durant la décennie 1970. Bien qu’il n’existe aucun lien contractuel entre Pininfarina et le quai de Javel, la Citroën GS, dessinée sous l’autorité de Robert Opron et présentée en 1970, apparaît comme une photocopie du prototype 1100 Pininfarina.
Pour 1974, Citroën adapte le dessin de la GS aux proportions plus élancées de la CX qui remplace la DS. Moins sensationnelle que son aînée de vingt ans, la CX, à l’instar de l’Alpine A110 ou de la Jaguar XJ-S, est confrontée à l’horizon insurpassable d’une succession impossible. Toutefois, son tableau de bord en demi-lunes et ses cadrans-loupe – qu’un journaliste français a qualifiés de « dadas ringardo-futuristes » – en font toujours une auto de science fiction. Et même privée de guidon, un temps envisagé pour commander la direction ultra-directe à recentrage automatique, la CX semble encore venir d’un autre monde si l’on en juge quelques titres et chapeaux de la presse américaine : « the Diesel from space », « an extraterrestrial auto for cosmic cruising », « weird styling, strange steering, funky brakes… »
Entre autres étrangetés de roman d'anticipation, les Citroën nous renvoyaient aux Voyages Extraordinaires de Jules Vernes. De là à se croire pour Nemo aux commandes du Nautilus, il y a qu'un pas que Roland Barthes franchit allègrement dans ses mémorables Mythologies.
Deux exemplaires de Citroen cx Prestige avaient été commandés en 1985 par son ex président Erik Honecker (1912-1994), au carossier suédois Nilsson. Mais pour diverses raisons, elles ne furent livrés qu'en 1989.
Avec la chute du mur de Berlin en novemebre 1989, toutes les CX du gouvernement RDA tombèrent dans les mains de la tutelle.
Le 18 juin 2005, une vente aux enchères très médiatiques des Citroen cx de Honecker fut organisé à Berlin. 3 versions Prestige origine + 1 Prestige Limousine Nilsson.
La rallongée n'a jamais perdu ses plaques de 1990.
Ci-dessous des photos exclusives de la collection citroen cx Honecker racheté par un privé allemand.
Des extraits de presse.
Deux vidéos du glorieux Erik Honecker, ex-président de la RDA - DDR (allons nous dire nostalgique ?).
Et une vidéo (en Allemand hélas), sur YouTube du collectioneur heureux propriétaire de ces CX d'un autre monde. Notez les girophares très kitschs , les essuies-glaces sur les phares, le chapeau de paille très papy tranquille ! Que cette époque parait déja loin derrière nous !!!
C'est l'allemand Steffen KLEINSTEUBER qui as acquis aux enchères de Berlin de 2005 l'une des deux citroen cx Prestige Limousine Nilsson d'erick Honecker pour 23 500 €.
La voiture de chef d'état n'avait que 7000 km au compteur.
La voiture , de 5,50 m de long, commandé en 1985 aux établissements Nilsson en Suède, , n'est arrivé sur le territoire de la DDR / RDA qu'au printemps 1989, soit 5 ans après, pour cause de problèmes de droits. M. Honecker ne l'aurait que très peu utilisé, en raison de peurs dûs au non-blindage de l'auto.
http://www.forum-auto.com/automobiles-mythiques-exception/section5/sujet383145-105.htm