Préhistoire.
Dans nos économies ultra-concurrentielles, les nouveaux disciples de Mercure ont poussé l'obsession mercantile jusqu'à faire des chartes graphiques un enjeu de pinaillages anxiogènes alors que les exhibitions publiques de leur camelote tiennent désormais du projet architectural d'envergure. Dès lors, vous comprendrez combien l'achalandage naïf de ce stand Bugatti au salon de Lyon 1936, me laisse songeur.
A défaut d'enfance de l'art, nous touchons-là la préhistoire du mercatique ! Dans ce capharnaüm de modeste foire locale où trône pourtant l'une des jocondes automobiles, s'amoncellent panonceaux simplement manuscrits et écriteaux "Bugatti" à police fantaisiste. De pauvres tréteaux soutiennent le moteur champion tandis qu'une ribambelle de pots de fleurs tente d'"enjoliver" la place. Ingénu souvenir d'un monde infiniment moins productif et performant que le nôtre, mais sans doute aussi plus spontané !
Document tiré du monumental "Carrosserie française : du style au design" par René Bellu (ETAI, 2008).