Amabilités.

L'économie est une guerre qui se gagne par des capitaux, bien sûr, mais aussi par des images. Et des mots. Plus la concurrence se fait âpre, plus la réclame se fait vacharde, particulièrement lorsque la législation autorise les comparaisons désobligeantes. Là encore, le monde anglo-saxon impose son insolente créativité. En découlent de véritables joutes publicitaires plus ou moins subtiles quoique d'une remarquable efficacité visuelle, opposant aussi bien ennemis de toujours  qu'outsiders et valeurs établies.

A l'attention des dévots du tout-à-l'avant, BMW démontre par l'image "pourquoi nous n'avons pas de roues avant motrices". Simplement génial.

Cependant, si l'intelligence consiste à savoir rire de soi-même, je décernerais une palme à cette double page qualifiant la 306 GTI-6 de "plus lente de sa catégorie". Les Ferrari Maranello, Aston Martin Vantage et Porsche 996 étaient en effet, à l'époque, les seules sportives à bénéficier, comme elle, d'une boîte à six vitesses. Un humour irrésistiblement britannique auquel nos publicitaires nous ont hélas peu habitués !      

Comments

[Pascal]

On peut sourire à la publicité comparative et il faut bien avouer qu'un plateau de rutilantes BMW prêtes à bondir transportées par un camion Mercedes dont l'annonceur reconnaît que cette marque “peut apporter (comprendre transporter) du bonheur” vaut son pesant de bretzels... mais ce mode de communication n'offre pas que des avantages.

La vieille Europe (hors GB) n'est pas les Etats-Unis et les mentalités ne sont pas encore toutes prêtes à faire feu de tout bois (ce dont je me félicite) et trouvent finalement assez déloyal d'appeler “communication” (le terme actuel et bien peigné qui désigne la réclame d'autrefois) des comparaisons biaisées et souvent désobligeantes. Si la publicité comparative s'en tenait uniquement à des données chiffrées objectives, elle serait rapidement indigeste et le public s'en détournerait ; mais si on laisse en liberté ledit annonceur, cela donne vite “la mienne est plus grosse que la tienne” et le public rapplique.

Je préfère de loin la brillante campagne BMW (même si elle sort d'un cerveau britannique ou étatsunien) démontrant d'une manière darwiniste et sans égratigner personne pourquoi elle persévère à produire des propulsions...