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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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11 avril 2011

Ne poussons pas mémé dans les orties !

Initié par la sensationnelle Alfa Carabo de 1968, le radicalisme de l'arête vive s'installe dans le paysage automobile des années 70 et 80. Enfant prodige de la maison Bertone, Marcello Gandini marque de son empreinte des firmes aussi antagonistes que Lamborghini et Citroën, mais la mode de l'angle vif verse dans la gaudriole baroque à la faveur des années frime et ne fait guère l'unanimité.

En 1974, Lamborghini construit une Countach spéciale pour le millionnaire austro-canadien Walter Wolf. Monsieur se plaint du moteur de sa LP400 et a les moyens de ses caprices. Il est si bon client qu'il a failli racheter la firme au taureau en mal de liquidités. Alors, on le soigne : V12 poussé à 5 litres, spolier rase-bitume, aileron monstrueux, énormes boudins pneumatiques nécessitant des élargisseurs d'aile très subtilement peints en noir. Walter Wolf ressort le chéquier début 76. Peinte en bleu France, la seconde Countach à son nom se pare cette fois-ci de jantes couleur or du meilleur goût, cela va sans dire.

S'il ne s'agit encore que d'une commande spéciale, la troisième  et dernière "Walter Wolf" exposée en 1978 à Genève, n'est autre que la première Countach LP400S de série. Défiguré par ses multiples verrues en fibre de verre et un monstrueux aileron arrière hésitant entre l’aile delta et la pelle à tarte, le dessin originel de Gandini perd définitivement de sa saisissante pureté et ne cessera de s'enlaidir au fil des évolutions successives : LP500S, 5000QV et surtout, 25th Anniversary. Bienvenue dans les années 80 ! L’exhibition outrancière fait plus que jamais fureur sur la côté Ouest et pousse une personnalité aussi mesurée qu'Elizabeth Taylor à passer son permis pour conduire sa Countach.

A l’autre bout de l’échelle sociale, Citroën cherche à dynamiter son image de voiture de papy et lance en 1985 une version dévergondée de sa récente BX, la Sport. Les adhésifs "BX SPORT" pour myopes ne font pas plus dans la dentelle que les échancrure des flasques de roues arrière, aussi osées quoique moins sexy qu'une jupe fendue. Quant au logo de proue anthracite, il faut croire qu'en ces temps de chevrons sauvages, le noir fait aller plus vite. Et ça marche ! Le cap des 500 exemplaires initialement prévus est dépassé. La BX Sport accède au catalogue régulier.

Après l’accalmie de la 19 GTI, plus TRS que Sport avec son volant plan-plan et ses enlaidisseurs en plastoc, la BX GTI 16 Soupapes remet à la mode les verrues de bas de caisse façon Countach et l’aileron débordant sur les ailes arrière. Plus radicale, la dernière évolution du printemps 1989 met en avant ses jantes canon de fusil et ses feux arrière fumés, incontournables à la fin des années 80.

La publicité n’hésite pas à mettre en scène la BX 16 Soupapes avec Marcello Gandini et la Lamborghini Countach qu’il a dessinée. Toutefois, l’habillage de cette BX superlative connaît un accueil très mitigé. Les belles années de la BX appartiennent désormais au passé et le coeur de clientèle attaché à son confort de vieille litterie n'en demandait sans doute pas tant.

Il ne faut pas non plus pousser mémé dans les orties.

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