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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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12 août 2011

La cale.


Triumph_TR7_1976

A chaque époque, la culture populaire consacre ses objets et formes cultes. Les années cinquante eurent leurs soucoupes volantes, les sixties, la ball-chair et les seventies, le Rubik's cube. En 1976, un spot télé américain pour la Triumph TR7 annonce déjà la forme du futur : la cale (= wedge) ! C'est aussi rétrospectivement kitsch que le disco. Le profil cunéiforme de la TR7 mérite  pourtant mieux que les sarcasmes. D'autant que la cale, contrairement à la poire chez Renault, est devenue forme emblématique des années 70 sous des labels plus prestigieux, sinon mieux gérés.

Outre-Manche, les Jeremy Clarkson et autres plumitifs impertinents ont fait de la Triumph TR7 l'un de leurs déversoirs à fiel favoris quand ils ne cognent pas sur leurs héréditaires ennemis mangeurs de grenouilles dans les colonnes du Sun. Valeur sûre des palmarès du pire, la dernière Triumph britannique avant la  japo-niaise Acclaim n'a guère été aidée par son époque. Elle  a pâti d'à peu près toutes les tares industrielles, qualitatives et sociales qui accablèrent British Leyland au plus sombre des années 70 et sa carrosserie fermée au profil de cale fait tâche dans la lignée des iconiques roadsters TR. D'après la petite histoire, mille fois relaté, Giorgetto Giugiaro lorsqu'il découvrit l'auto au salon de Genève 1975, s'arrêta, dubitatif, puis tourna autour avant de s'écrier : "mon Dieu, ils ont fait la même chose de l'autre côté !"

On oublie de rappeler que les formes en coin, capots plats et phare rétractables font partie des poncifs stylistiques des années 70. On est beaucoup moins moqueur à l'égard de l'intouchable Lancia Stratos, dont les proportions exagérées, la faiblesse de l'empattement et le poupe haut perchée évoquent beaucoup la TR7... en plus maladroit. En automobile comme en critique de cinéma, les opinions aussi sont moutonnières. On oublie aussi et surtout de rappeler que la TR7 fut la plus vendue de toutes les TR, portée par un marché américain toujours friand de petites anglaises malgré le toit fixe et seulement quatre cylindres.

Le problème de la TR7 vient plutôt de la machine infernale British Leyland et de son lot de grèves endémiques et autres problèmes de fiabilité en cascade, désastreux en terme d'image. En six années de production seulement, la chaîne déménage deux fois d'usine. La TR8, toute indiquée pour le marché US, arrive bien tard et le pompier Michael Edwardes sacrifie le modèle sur l'autel de la rationalisation, début 1981, quelques semaines après la MGB. 

La réhabilitation de cette étonnante cale roulante n'a donc que trop tardé. Quant à en faire l'acquisition, je ne saurais trop vous conseiller ce précieux petit guide... 

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Commentaires
T
bonjour,<br /> très belles et justes lignes sur la plus réussie de la gamme Triumph TR car fabriquée avec l'expérience des ingénieurs de l'usine et créateurs des TRs précédentes . La championne de la marque en compétition TR8 .... Le Cabriolet est incroyable de tenue de route, fiabilité de confort et un look qui rappel , interpelle les années l'âge d'or des belles autos de sport British . Et un des seuls à donner du plaisir de conduire des kms romantiques sur les routes d'aujourd'hui.<br /> cordialement
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