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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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22 juin 2007

Familles, je vous hais !

13

Mon Amour.

A l’approche angoissante de la trentaine, les cohortes moutonnières de Scénic grisâtres me plongent dans les épais ténèbres des matins sans caféine. Telles ces interrogations parasitaires sur ma situation matrimoniale, le nom de ces Renault-là sonne comme un rappel à l’ordre de l’inconscient collectif vers le lit conjugal et me ramène sans ménagement à ma basse condition d'inséminateur ordinaire.

Lot commun des mâles nécessaires prêts à ensemencer autant de ventres sur pattes, ces bétaillères à mioches sentent le talc tiède, les tétines humides et les couches-culotte usagées. Et s’il s’agit ici de considérations scéniques, c’est surtout au sens des scènes de ménage, là où théières aériennes et soucoupes volantes viennent déchirer le beau ciel bleu des amours pliant sous le poids des chaînes.

N'en doute pas un seul instant, mon Amour, en ces temps où l’ordre moral semble devoir balayer l’esprit de sédition, je ne me laisserai pas enchaîner sans combattre. Les lessiviers du losange auront beau aguicher le futur planqué à coup de jantes sport et de faux placages en alu, leurs Scénic n’en resteront pas moins aussi envoûtant qu’une Christine Boutin en porte-jarretelles et dessous cuir.

Alors, viens ma sauvageonne ! Embrasse-moi que je t’embrase, étreins-moi que je m’éreinte ! Viens t’égarer, le corps à cran et la crinière au vent, et viens consumer avec moi le reste de jouvence qu’il nous reste. Nous n’avons plus de temps à perdre. Dame Nature saura nous rappeler, je ne le sais que trop, ce pour quoi nous avons été conçus.

Muse enchanteresse et mère pondeuse ne sont que les deux facettes de la même médaille et je redoute le jour fatal où tu me suggérerais, entre le creux de l’oreille et celui de l’oreiller, de semer en toi ma mauvaise graine sans que je puisse te refuser quoi que ce soit.

Ma fonction biologique accomplie, je n’aurais plus qu’à me glisser à mon tour derrière le volant d’un Scénic avec deux ou trois têtes-à-claques dans le dos, et rejoindre mes pantoufles en attendant l’inexorable chute. Si ce malheur devait nous arriver, ne pouvant me résoudre à voir ta jeunesse se flétrir au fil des portées successives, je te promets, mon Amour, de t’étrangler aussi sec.

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Commentaires
O
Ah, le monospace! D'où vient-il? <br /> <br /> Dans le temps, il y a une trentaine d'années, le père de famille nombreuse ne trouvait pas la botte de sept lieues nécessaire à mouvoir sa marmaille.<br /> <br /> Les Kombi de VW ou autres Estafette Renault transformées en Minibus offraient cette alternative aux familiales (ou brèques, en franglais) qu'étaient les DS, CX, 504, avec un petit strapontin dos à la route.<br /> <br /> Ce qu'affectionnaient particulièrement les bambins sensibles au "mal de la route"! <br /> <br /> Autant dire que la vocation utilitaire des premiers faisait compter les kilomètres aux jeunes passagers pressés d'arriver sur le lieu des vacances:<br /> <br /> Performances anémiques de même qu'autant de confort qu'une charrette tunisienne, le bruit bien présent du moteur en plus, preuve qu'on est pas en panne!<br /> <br /> Que ceux qui aiment la Vanette, se lèvent! <br /> <br /> Les familiales offraient des perfs' plus compatibles des berlines dont elles sont extrapolées avec un confort enfin correct. Mais l'espace disponible aux bagages était compté. <br /> <br /> Hormis ces choix bicéphales, point de salut pour les familles nombreuses. <br /> <br /> A l'aube des années 80, Matra avait développé le concept du monospace, inspiré en cela par l'exemple du Voyager américain parcourant depuis longtemps les Highways with Mom and her kids! <br /> <br /> Renault fournit alors l'excellent 4 cyl. 2,0 l essence de 110 ch DIN tout alu en provenance de Douvrin. <br /> <br /> Au plus profond de moi-même, je hais les monospaces. <br /> <br /> Mais force est constater qu'ils répondent à un besoin, que voulez-vous! <br /> <br /> Carrosserie en fibre de verre, intérieur modulable, siège conducteur tournant sur lui-même (en option!) à l'arrêt; une petite révolution pour l'époque! <br /> <br /> Près de 180 km/h en pointe laissait envisager de longs trajets sur autoroute tranquille avec une bonne marge de sécurité; ça changeait du Kombi qui plafonnait à 140 km/h en avalant 18 l de super aux cent, avec le charmant barouf du quatrapla, version 2,0 litres tout de même. <br /> <br /> Une charmante mère de famille m'a pris en stop à la pointe du Verdon, sur l'estuaire de la Gironde en direction de Bordeaux-Gare St Jean où je devais prendre un TGV vers Paris-Montparnasse. <br /> <br /> A cheval emprunté, on ne regarde pas les dents: la monture de la jeune femme était un Espace 2ème génération V6 PRV. <br /> <br /> St Vivien, Lesparre, Laurent, puis Castelnau de Médoc furent des localités propres à étancher bien des soifs Bacchales, mais mon attention fut portée sur la conduite de mon hôtesse. <br /> <br /> Rapide, en souplesse, énergique, le V6 PRV dont on a dit pis que pendre, était alors un amour de moteur! <br /> <br /> Ses vocalises au velouté rugueux accompagnaient les changements de vitesse que la route étroite et virevoltante impliquait. <br /> <br /> Quelle sensualité; il n'y avait que du plaisir à voir cette jeune femme conduire; la gourmandise eût été un péché supplémentaire bien pardonné. <br /> <br /> Et ce en toute sécurité! <br /> <br /> Elle avait réussi à décrocher son permis du premier coup, ce que je crois sans peine. <br /> <br /> Amatrice de conduite rapide et sûre (charge d'âmes oblige), mon hôtesse ne craignait que les radars et les admonestations des Forces de l'ordre, quand ces dernières venaient à l'intercepter. <br /> <br /> Cette femme énergique, pleine de vie et passionnée s'était dévoilée au volant; je ne pus m'empêcher de lui témoigner mon admiration, ce qu'elle prit pour un compliment sincère étant moi-même ce qu'on appelle un "professionnel de la route"! <br /> <br /> Le TGV du retour vers Paname fut d'un ennui...abyssal!
J
Moi aussi, je hais les Scenic. C'est LA voiture du bobo de banlieue. En guise d'accessoire, il y a le pare-soleil Titeuf ou l'autocollant "bébé voyage".<br /> Au volant, lorsqu'ils sont seuls, les conducteurs se croient supérieurs. Je me rappelle cette abruti qui avait oublié de freiner et qui m'a dit texto: "Elle a rien, ta voiture. Pourquoi faire un constat? Allez, mon petit, tu ne sais pas que lorsqu'il n'y a rien, ça n'est pas necessaire? Tu n'as pas l'habitude de conduire, c'est ça?" Vu l'état de sa carrosserie, il a du en arnaquer plein d'autres, comme ça...
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