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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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20 février 2010

Comment faire un four monumental.

a610_ouverture

Prenez une GT ultra compétitive mais inaboutie, la Renault Alpine GTA. Améliorez-la de A à Y jusqu'à en faire quasiment une nouvelle voiture, l'Alpine A610 Turbo.

1. Malgré les millions dépensés et le travail considérable accompli, débrouillez-vous à ce que le nouveau modèle ressemble exactement au précédent, y compris et surtout dans ses aspects les plus critiqués, tel le tableau de bord. Le fait est que l'A610 Turbo correspond trait pour trait à la version mort-née de la GTA destinée aux Etats-Unis.

2. Visez une icône indéboulonable de la voiture de sport (à tout hasard, la 964 C2) en veillant à ce que votre bolide en reprenne les défauts (tout-à-l'arrière) sans les qualités (finition, image).

3. Entretenez la plus grande confusion quant à l'identité du modèle. Alpine Renault ou Renault Alpine ? Non, Alpine tout court ! En dépit de l'énorme losange pour bigleux sur les cache-culbuteurs et l'adhésif "Renault les voitures à vivre" à l'arrière, nous avons donc affaire à une Alpine pur jus, promis juré, sauf au Royaume-Uni où, manque de bol, le nom Alpine appartient à Rootes et par les liens sacrés des fusions-acquisitions, à... PSA.

4. Ne faites pas de publicité. Aucune.

5. Faites en sorte que vos triomphes en compétition ne rejaillissent pas sur votre plus puissant modèle. Avec Alpine, Renault a brillé en course durant les années 60 et 70, mais vingt ans plus tard, c'est avec l'écurie de F1 Williams que le losange truste les podiums quand la nouvelle idôle des jeunes se nomme Clio Willams, pas Alpine.

6. Adoptez une politique tarifaire inversement proportionnelle au prestige de votre produit.

7. Confiez votre GT de plus de 400.000 FF à un réseau habitué à refourguer en masse des coquilles de noix au citoyen lambda sans grande culture automobile.

Vous obtiendrez non seulement la fin d'une épopée française de quarante ans mais aussi l'instinction définitive des GT hexagonales. Le produit était-il en cause ? Beaucoup moins à l'évidence que la façon dont on l'a vendu, ou plutôt, non vendu. Qui a dit que le marketing ne servait à rien ?   

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Commentaires
P
Quel dommage ! si près du but...<br /> Ca y était... on la tenait notre GT tricolore bouffeuse de 911...<br /> <br /> Mais la peur de gagner, ce mal français qui nous vient du fond des âges, l'a terrassée.<br /> Sans doute aidée par quelque énarque, crâne d'œuf tout puissant, manipulateur de statistiques et égorgeur de mythe sportif.
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