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LE BLOG DE LA JAMAIS CONTENTE.
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2 février 2009

Pari gagné pour Chris Bangle ?

c13

Chris Bangle, le grand manitou du design BMW depuis 1992 et talentueux dresseur de polémiques, va quitter l'automobile. Voilà nouvelle qui ravira les protagonistes de la croisade anti-Bangle et autres signataires de la pétition Stop Bangle en ligne. En dépit des fatwas, l'Américain aura réussi à bousculer la succession assomante de modèles tous semblables les uns aux autres depuis des lustres, tout en s'assurant la confiance d'employeurs sévèrement conservateurs. Un exploit quand une pointure aussi repectée que Paul Bracq n'avait pas réussi en son temps à infléchir la sacro-sainte calandre inversée, symbole fétiche de BMW.

Toutefois, le renouveau sismique apporté par Bangle ne fait cependant pas de ses oeuvres des canons de beauté universelle. Souvenez-vous de la lourdingue BMW série 7, codée E65/66 en interne. Cette oeuvre de rupture et point de départ de la controverse Bangle, avait été la première à faire rimer esthétique avec pathétique, en 2001. Redécouvrons-là aujourd'hui.

Son air bonasse de gros cétacé exhibant fièrement ses fanons ne nous rappelle aucun autre requin BMW produit précédemment. Oubliez donc les précédents modèles et la cohérence nauséeuse d’un design cent fois éculé afin d’admirer cet agrégat disparate de formes géométriques simplifiées à l’extrême. Reniez sans tarder les harmonies consensuelles d’avant-hier pour mieux savourer la brutalité de ces volumes brisés ne concédant rien à la logique trop prévisibles des lignes continues. Ne regrettez pour rien au monde l’ergonomie monotone d’un poste de conduite sans surprise, l'interface électronique i-drive vous procurant les sensations uniques de Grand Turismo sans qu’il vous soit nécessaire de ressortir la Play Station ! Las de pester contre la pensée unique d’une esthétique redondante, vous aurez tout le loisir de goûter à la provocation maîtrisée d’un des volants les plus hideux jamais monté sur une voiture de luxe !

Heureusement ou hélas, BMW aura très vite mis de l’eau dans son vin au vu du restylage dont la série 7 E65/66 sortit nettement édulcorée, en 2004. Quant aux ressortissantes des série 5, 3 et 1 revisitées par Bangle, elles témoignent d'un sérieux assagissement de l'Antéchrist des béhémistes canal historique. Aveu d'échec implicite ou maturation d'un style qui se cherchait jusqu'alors ? Toujours est-il qu'à l'heure du bilan, BMW sort grandit de cette aventure encore inimaginable quelques années auparavant. Mais peut-on pour autant attribuer la remarquable croissance de BMW ces dernières années à la seule esthétique de ses modèles ? Car BMW n'est pas un constructeur comme les autres. Ne serait-ce pas plutôt l'irrésistible aura de son blason qui aura préservé la firme de Munich d'un cinglant désaveu, là où un Renault, tout aussi audacieux sinon fou, aura vu ses Avantime et Vel Satis irrémédiablement condamnées ?

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Commentaires
O
Dans le bestiaire automobile mondial, comment se fait-il que certaines créations stylistiques fassent l'unanimité tant auprès de la gent féminine que masculine, traversent le temps avec le côté statutaire arrogant de ses premières années de vie commerciale pour finir une décennie plus tard, avec une bienveillance admirative collective? <br /> <br /> D'autres semblent céder aux canons de la mode du moment et, tel un feu de paille, disparaîssent presque aussitôt. <br /> <br /> Sans fleurs, ni couronnes!<br /> <br /> La laideur a aussi ceci de commode est qu'elle ne vieillit pas!<br /> <br /> <br /> Quoiqu'il en soit, personne dans les bureaux de style travaillant à notre bonheur terrestre automobile, ne semble avoir trouvé la martingale!<br /> <br /> <br /> Et puis, les visées mondialistes des constructeurs avisés se doivent d'être consensuelles sur les cinq continents tant sur le plan technique qu'esthétique.<br /> <br /> Sinon, autant poser la clé sous la porte!<br /> <br /> <br /> On ne fait qu'effleurer là le travail colossal que représente la conception, la réalisation, la mise au point finale et enfin, la fabrication d'une automobile. <br /> <br /> Mais force est de constater que le dessin de Paul Bracq d'une Mercedes 280 SE (W 108) ou mieux du cabriolet qui en est issu, traversent le temps avec un bonheur sans égal.<br /> <br /> Qui prétendrait le contraire?<br /> <br /> <br /> L'audace avant-gardiste de Bertoni pour la Citroen DS 55/67 puis 68/75 rendent de nombreux citroenistes fidèles orphelins tant les réalisations actuelles semblent s'être enlisées tels des cétacés échoués sur une plage meurtrière.<br /> <br /> <br /> Les fidèles de la marque au Losange gardent en mémoire encore le style nerveux inimitable de feue-la Renault 16 qu'a singé pathétiquement la R20/30.<br /> <br /> Les cinq volumes de la R 25 dessinée aussi par Gaston Juchet ont eu le mérite de suggérer qu'un haut-de-gamme pouvait séduire avec son hayon dans un créneau farouchement conservateur. <br /> <br /> La Safrane reprenant le même concept est une Renault très séduisante, du moins à mon goût, avec un plus haut standard de qualité perçue que chez les aïeules. <br /> <br /> les audaces de Le Quément et de sa fine équipe, approuvées par un directoire frappé de cécité me laissent encore sans voix et les bras m'en tombent. <br /> <br /> Ca va être moins pratique pour écrire... <br /> <br /> Les plus hardis parleront des Renault Vel Satis et Avantime comme d'une voiture qui n'a pas trouvé son public. Sniff! <br /> <br /> Les plus vachards vitupèreront contre l'état major du Technocentre de Guyancourt le plus con du monde: <br /> <br /> Comment autant de gens brillants peuvent-ils s'accorder sur un projet Premium aussi peu en rapport avec les attentes sonnantes et trébuchantes d'une clientèle assez peu portée sur le rire, friande de qualité maîtrisée et de standing assuré?<br /> <br /> Dites-le moi, quelque chose m'échappe sans doute...<br /> <br /> <br /> L'épisode Bangle de BMW n'aura le mérite que de raséréner outre-atlantique une clientèle américaine aux goûts de chiottes, là où un notable chauvin bavarois se demande en se grattant la tête, quel pourrait bien être le lien avec la nerveuse 528 i (E 28) ou bien l'étourdissante et rare BMW 745 i Turbo en finition Executive qu'il a connue naguère dans sa jeunesse.<br /> <br /> <br /> De plus, il est très difficile de "faire beau" sur une petite caisse à vocation économique de 3,70 m de long.<br /> <br /> <br /> C'est tout le mérite de Peugeot, à deux doigts de la faillite, d'avoir dépoussiéré sa gamme avec l'avènement de la petite 205. <br /> <br /> Le coach est plus désirable en deux portes.<br /> <br /> Belle, je ne sais, mais mignonne assurément.<br /> <br /> La vivacité de ses mécaniques éprouvées XY, TU, XUD,... sur un ensemble de 800 kg, font merveille en ville, autorisant de prendre la clé des champs avec un efficace compromis tenue de route/confort que même les ingénieux Allemands ont été incapables de trouver, même et surtout sur leurs réalisations les plus huppées.<br /> <br /> Désolé, je digresse... <br /> <br /> <br /> Chez Volvo, sous la houlette du chef-designer Jan Wilsgaard né à Brooklyn à New-York, l'influence américaine ne fait aucun doute sur les PV 444/544 d'après guerre, de même que la plus latine PV 120 Amazon et bien d'autres modèles encore dont le point d'orgue fut la Volvo 760, la plus suédoise des américaines. <br /> <br /> L'épaulement caractéristique de la 240 a été quelque peu repris sur les S 60, S 80, XC 90 modernes par Steve Mattin dans l'esprit d'une filiation marketing guidant naturellement le client peu au fait de la marque. <br /> <br /> Les Etats-Unis étaient et demeurent le marché de prédilection de Volvo. <br /> <br /> A cette différence près, par rapport à BMW, que le vent de l'esprit suédois souffle toujours sur leurs créations actuelles tant dans la luminosité des intérieurs, la sécurité passive et active, et une technologie maîtrisée. <br /> <br /> Style consensuel en plus! <br /> <br /> En puissance, sans esbrouffe ni les inévitables listes d'options indispensables longues comme des jours sans pain des cousins germains. <br /> <br /> Une Volvo S 60 Turbo "basse pression" de 200 ch jaune Maya, ça donne!<br /> <br /> Je digresse encore!<br /> <br /> <br /> Joyeuses Fêtes à toutes et à tous!<br /> <br /> <br /> Soyez heureux!<br /> <br /> <br /> Olivier
G
Chris Bangle avait énoncé son INTENTION lors du renouvellement de la gamme BMW et soutenait qu'avant de juger son travail, il faudrait attendre d'avoir vu l'oeuvre au grand complet, ce qui est maintenant chose faite.<br /> Donc, son travail de remaniement fut précédé de la mise sur orbite de 2 concept-cars, étoiles filantes annonciatrices d'un grand évènement.<br /> L'un représentait le maximum d'audace et de créativité via un design dit "flame surfacing" outrageusement exacerbé, l'autre le maximum de "statut social" et de conformisme plan_plan.<br /> Ainsi étaient posés les 2 pôles entre lesquelles la nouvelle gamme allait se polariser: on trouve d'un coté de l'échelle la Z4 qui revendique 100% d'audace et de l'autre coté la Série 7 qui est 100% statutaire.<br /> Entre ces 2 extrèmes, les Série 1, 3, 5 et 6 sont comme des "curseurs" qui présentent un mélange variable des 2 valeurs, l'acheteur d'une Série 1 étant a priori un consommateur soucieux de se démarquer du conformisme de la Golf, l'acheteur d'une coûteuse Série 5 recherchant au contraire une respectabilité comparable à ce que vend Mercedes, une pointe de fantaisie en plus. N'oublions pas que BMW est un constructeur Bavarois et que la Bavière, c'est le Sud de l'Allemagne: on y parle la langue de Goethe avé l'accent du midi et le tempérament y est plus chaud que dans la vallée de la Rhur.<br /> <br /> Perso, je ne me suis jamais vraiment accomodé du faciès grimaçant de la Série 1 mais j'adore son traitement de surface en courbes et contre courbes complexes, plans concaves et plans convexes.<br /> <br /> Techniquement parlant, ce design témoigne d'une grande maîtrise des procédés d'emboutissage et d'assemblage.<br /> <br /> Patrick Le Quément a eu la même approche chez Renault, avec une salve de concept-car annonciateurs de temps nouveaux, puis une déclinaison dans une gamme de produit assez cohérente mais très perturbante.<br /> Avec le temps et à force d'en voir à tous les coins de rue, le disgracieus popotin de la Mégane a fini par se faire accepter mais on ne peut pas dire que les Vel Satis et Avantime aient été des francs succès...<br /> <br /> Aujourd'hui sous la coupe de Carlos Ghosn, le département design est prié de faire des produits qui déplaisent le moins possible, quitte à ne plaire à personne! Cas typique: l'affligeante Laguna III, la nouvelle Mégane pour sa part évoquant la Mazda 3 ou la BMW Série 1 suivant l'angle de vue: pas très original mais il y'a pires références.<br /> <br /> En conclusion, on peut décrire l'évolution d'un courant artistique ou d'une civilisation selon un cycle à 3 temps: un âge primitif, un âge d'or et la décadence.<br /> A mon avis le style Chris Bangle a été l'amorce d'un nouvel âge d'or qui est toujours d'actualité chez BMW, alors que le style Le Quément marque la fin d'un cycle avec un festival de modèles baroques et décadents. <br /> Souvenez-vous aussi que Le Quément a travaillé sur la Ford Sierra (couronnement d'une série de concept-cars futoro-aérodynamiques nommés Probe 1 à 4, la Sierra étant l'avatar vivant de ce dernier) et chez VW sur la Passat 3 ème du nom (voiture ayant hérité de son travail chez Ford d'une aérodynamique remarquable, au prix d'une design totalement insipide).<br /> <br /> Le cycle âge primitif-âge d'or-décadence s'apprécie aussi sur toute la carrière d'un chef designer, attendons de voir où et comment Chris Bangle va rebondir...<br /> Mais chacun sera libre de se faire sa propre appréciation!
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